Si vous n'avez pas entendu parler de Shoshana Zuboff, psychologue sociale et également ancienne professeure à la Harvard Business School, il y a de fortes chances que vous ne connaissiez pas très bien ce terme. Le terme « Capitalisme de surveillance », qui a désormais gagné en popularité, est tiré du titre de son nouveau livre – « L'ère du capitalisme de surveillance ».
Qu’est-ce que le capitalisme de surveillance ?
Le problème réside essentiellement dans le fait que certains géants de la technologie ont transformé les informations personnelles de personnes du monde entier en marchandises, échangées dans le seul but de réaliser du profit.
Compte tenu de ce qui précède, de nouvelles technologies et inventions sont produites quotidiennement, des inventions qui, à la base, visent uniquement à offrir à ces géants de la technologie de nouvelles façons de recueillir des informations auprès de leur public sans méfiance.
Selon ZUBOFF, des géants comme Facebook et Google utilisent désormais les données qu’ils collectent quotidiennement en surveillant les gens pour formuler des opinions, prédire des actions futures et, ce faisant, réaliser des profits en anticipant les modèles de comportement.
C'est déjà assez grave que d'énormes quantités de données soient exploitées chaque seconde par ces géants. Ce qui est encore pire, c'est la façon dont ils utilisent désormais les données qu'ils ont collectées pour conditionner le comportement des gens. C’est ce qu’elle appelle le passage de la simple surveillance à l’actionnement.
Que faire du capitalisme de surveillance ?
Comment empêcher que cette tendance, devenue profondément ancrée, ne s’accentue ? Le professeur a suggéré trois étapes clés à suivre.
1. Il est nécessaire de susciter l’indignation du public. Les personnes qui font l’objet de cette exploitation doivent être amenées à résister à l’invasion et à l’exploitation de leur vie privée.
2. Des directives réglementaires plus strictes devraient être mises en place et les agences gouvernementales devraient commencer à trouver des moyens de freiner cette poussée. Elle propose d’utiliser des lois antitrust conjointement avec des lois sur la protection de la vie privée pour mettre un terme à ce programme.
3. Enfin, elle a proposé le développement d'une certaine forme de concurrence offrant des alternatives plus sûres et plus réglementées qui donneraient des options aux gens. La plupart des gens qui continuent de s’exposer à ces nombreuses tactiques de surveillance le font parce qu’ils n’ont vraiment aucune alternative pour réaliser ce qui est désormais devenu un mode de vie pour beaucoup.
Conclusion
Les questions de protection de la vie privée étant en tête de l’ordre du jour sur de nombreux fronts, il n’est pas clair dans quelle mesure il sera facile de concrétiser certaines des suggestions avancées. Le mieux que nous puissions faire est de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour nous protéger, ainsi que ceux qui nous entourent, de toutes les formes de capitalisme de surveillance.